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L’Orgue de Coye-la-Forêt

               L’église de Coye offre des conditions acoustiques idéales pour une parfaite lisibilité de la polyphonie : une hauteur de nef raisonnable avec une emprise au sol assez large et un plancher en bois ce qui se prête particulièrement bien à l’installation d’un orgue d’Allemagne Centrale.  L’instrument d’une quinzaine de jeux dispose d’un «Plenum» robuste et d’une variété de jeux de détail contrastés dont 3 jeux d’anches permettant l’interprétation de l’ensemble du répertoire polyphonique faisant directement référence à la forme la plus aboutie techniquement et inspirée spirituellement de la littérature d’orgue selon les principes de J. BACH. Plusieurs astuces de combinaisons permettent d’augmenter virtuellement le nombre de registres de cet instrument : à l’organiste qui saura l’apprivoiser se présentera une palette sonore complète sur chacun des trois plans sonores suivant : Manuel I : Hauptwerk (Grand-Orgue) – Manuel II : Nebenwerk (Positif intérieur) - Pedal. Le poste de l’harmonisation a été confié à Jean-Marie Tricoteaux, spécialiste reconnu et expérimenté dans ce type d’instruments qui a bien sûr établi le plan d’harmonie. Le choix de la méthode d’accord de l’orgue de Coye-la-Forêt est directement inspiré des récentes recherches musicologiques (octobre 2005) qui supposent l’établissement d’une partition inégale des 12 demi-tons de l’octave d’après l’ornementation manuscrite en page de garde du recueil des 24 Préludes et Fugues du Clavier Bien Tempéré de J.S. Bach (interprétation par le facteur de clavecin Emile Jobin d’après la découverte en 2004 de Bradley Lehman). Les lignes du buffet de Huit pieds en Montre prennent soin de dégager au mieux la rosace de la tribune. Son esthétique est inspirée des orgues construites par Gottfried Silbermann qui se trouvent à Pfaffroda et Freiberg (Kleinorgel). Ce buffet en un seul corps a été construit en chêne massif et selon les techniques traditionnelles ; la finition est une simple application d’huile-cire ambrée.  La mécanique est de type suspendue : directe pour le clavier I et à double bascule pour le clavier II. A la pédale les trois jeux (16’-16’-8’) disposent d’une extension mécanique à l’octave aiguë (8’-8’-4’). Le tirage de jeux est un compromis entre le système traditionnel et le système spécifique de Silbermann qui emploie de grands balanciers en bois en éventail pour assurer le coulissage des registres aux sommiers.  La soufflerie est munie d’une turbine électrique qui remplit deux soufflets à tables parallèles et à plis rentrants : le plus grand soufflet alimente les sommiers manuels, le plus petit est réservé à la pédale. La pression est respectivement de 78 mm de CE et de 83 mm de CE.

Yves FOSSAERT, facteur d’orgues 

Plan d’harmonie

Le plan d’harmonie tient compte de la demande qui est faite dans le cahier des charges d’un orgue polyphonique allemand, centré sur le répertoire de Bach, et qui devra être ouvert aussi sur celui de ses prédécesseurs et successeurs. Pour cet orgue, j’ai utilisé l’expérience que j’avais pu acquérir lors de la construction de deux instruments dans le style de G. Silbermann, ainsi que lors de plusieurs voyages d’étude à l’Est  de l’Allemagne et d’un travail de relevage sur l’orgue Gerhardt de Troistedt (Weimar). Le son de cet orgue s’inspire de G. Silbermann. S’il n’était pas d’accord avec son système de tempérament, J.S. Bach aimait beaucoup les orgues de ce facteur, de même que son élève J.L. Krebs qui toute sa vie aurait voulu jouer sur un Silbermann. Hildebrandt, autre facteur d’orgues réputé qui travaillait dans le même style,  était un ami de Bach. Le nouvel orgue de Coye-la-Forêt est un instrument dont le son tient compte de ce qui est commun à tous les orgues de l’Allemagne moyenne à l’époque de Bach : la qualité polyphonique, le son « orchestral», la variété des jeux de huit pieds, la gravité, la polyvalence.  Contrairement à l’orgue de l’Allemagne du nord du 17ème qui imite les consorts, l’orgue de l’Allemagne moyenne du 18ème et début 19ème imite l’orchestre basé sur un ensemble de cordes. Au début du 18ème, l’orchestre italien basé sur un ensemble de cordes (Vivaldi) prend de plus en plus d’importance en Allemagne. Les organistes Bach, Walther transcrivent la musique d’orchestre (violon) pour le clavier et en particulier pour l’orgue. Petit à petit, les orgues doivent se rendre aptes à jouer une musique semblable à celle de l’orchestre italien qui se généralise. Les principaux de l’orgue ont de moins en moins un caractère vocal comme c’était le cas au 17ème. Ils ont un son assez clair dans la basse et ce timbre se maintient presque jusqu’en haut. La fondamentale du son démarre plus rapidement qu’avant. Les flûtes deviennent très mélodiques et imitent la flûte traversière de l’orchestre qui est alors tellement à la mode.  Les mixtures sont de plus en plus à tierce. La couleur particulière de la tierce donne un brillant et surtout un mouvement (dû à l’accord) qui colle très bien avec ces figures violonistiques et virtuoses qui sont particulièrement utilisées par Bach. Les jeux de gambe se multiplient dans les orgues. Les tuyaux de façade sont en étain à 90% et ceux de l’intérieur en 75% pour les principaux et en «étoffe» (30 à 40%) pour les jeux flûtés.

 Jean-Marie TRICOTEAUX, facteur d’orgues

I. HAUPTWERK (56 notes, 6 registres, 8 jeux)


Principal 8'
Rohrflöte 8'
Octav 4'
Nasat 3' et Cornet III
Octav 2' et Mixtur V
Trompete 8'

II. NEBENWERK (56 notes, 6 registres et 7 jeux)


Viola di gamba 8'
Gedackt 8'
Rohrflöte 4'
Gemshorn 2'
Quinta 1' 1/3 et Terzian II
Dulzian 8'

PEDAL (30 notes, 3 registres et 6 jeux)


SubBass 16' et 8'
OctavBass 8' et 4'
PosaunenBass 16' et 8'

Mécanique suspendue, Tuyauterie coupée au ton

Diapason LA = 442 Hz à 20°C,  Tempérament d’après J.S. Bach

Accouplement des claviers II/I, Tirasses I et II, P/P 8’ - P/P 4’

Tremulant, Zimbelstern, Vogelgesang

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